Parts Sociales
Il est possible de devenir actionnaire d'une banque mutualiste via les parts sociales et d'aligner ses intérêts avec les vôtres. La banque génère des profits et les redistribue. Lorsque la banque est bien gérée, vous avez donc en théorie un bon placement. Si cette théorie peut réjouir, regardons les détails en pratique.
Qu'est ce qu'une part sociale ?
La part sociale d'un établissement mutualiste est une part du capital. Cela signifie que vous devenez actionnaire d'un établissement non coté dont le prix de la part reste fixe en général (le prix de la part évolue à la BRED). Contrairement aux marchés cotés, cela veut dire que le montant investit ne va pas s'effondrer. Cet aspect rassurant ne doit pas cacher que ces parts sont un titre de copropriété qui vous engage.
Les parts sociales peuvent octroyer ou non un droit de vote. Les sociétaires sont solidaires des bénéfices mais aussi des pertes que pourraient générer l'établissement. Par ailleurs, en cas de liquidation de la caisse, la perte du capital peut être totale.
Combien ca rapporte ?
Comme nous partons du principe que les établissements mutualistes sont bien gérés par des gens sérieux, il n'y a pas lieu de focaliser sur les pertes. Attardons nous justement sur les bénéfices. Si le prix de la part ne fluctue pas, ce n'est pas le cas des prix en général. Votre part se déprécie tous les ans du montant de l'inflation. Au bout de quelques années, votre capital à donc perdu une partie de sa valeur.
Les bénéfices distribués sont eux plafonnés par la loi. Le plafonds est passé de 5,4% en 2002 à 3,23% en 2017.
Parts sociales des banques : ce qui change en 2017
Des rendements en hausse ! Si les banques mutualistes le souhaitent, leurs AG pourront voter des taux nettement en hausse pour la rémunération 2016...
https://www.cbanque.com/actu/61615/parts-sociales-des-banques-ce-qui-change-en-2017
Les intérêts sont versés sur votre compte courant ou votre PEA.
Comment les revendre
Chaque établissement possède son fonctionnement mais vous n'êtes pas sur des marchés cotés où un ordre de vente suffit pour récupérer son argent. Il faut qu'un acheteur vienne racheter vos parts. Cette confrontation peut se faire une fois par an (caisse d'épargne) ou tous les mois (à la réunion du conseil d'administration au Crédit Agricole).
A noter, les banques ont des exigences de fonds propres ce qui veut dire que tout le monde ne peut pas vendre en même temps. Le capital ne peut pas tomber en dessous d'un certain seuil. Si tel est le cas, les ventes sont bloquées.
Assister à l'assemblée générale.
Etant possesseur de quelques parts, je me suis rendu à l'assemblée générale de ma caisse locale pour bien cerner le placement. Environ 500 à 600 personnes s'étaient déplacées. La moyenne d'âge est très élevée. Les sociétaires de moins de quarante ans se comptent sur les doigts de la main. Les résultats d'excellente facture sont présentés. On demande ensuite aux sociétaires de voter à main levée. J'ai eu l'impression que personne ne savait vraiment pourquoi il votait. Il s'ensuit un cortège de cadre venus de la caisse régionale qui expliquent que tout va bien, la banque fait des profits très élevés, que sa politique commerciale porte ses fruits. Le monde économique nous est présenté dans son intégralité. Chers sociétaires, la France est la deuxième startup nation au monde.
Le papy, à coté de moi, qui est visiblement venu pour le buffet demande à son épouse, tu comprends ce qu'il dit ? Et oui comme la plupart, il ne sait probablement pas à quoi correspond ce placement qu'on lui a fait souscrire, il sait qu'il y a un bon buffet à la fin de ce blabla où des cadres s'écoutent parler et il commence à trouver le temps long. Le moment tant attendu arrive. Chers sociétaire, vous allez toucher un dividende 1,80%, c'est un très bon rendement dans un environnement de taux bas.
Ce montant représente 14% du bénéfice. La banque met 86% de côté et reverse seulement 14% à ses sociétaires qui sont, rappelons, les responsables des pertes. En cas de pépins. Personne ne réagit. Et pourtant il m'apparaît clairement que le risque pris n'est pas rémunéré à sa juste valeur. Si tous va bien, vous touchez une bricole et si tout va mal, c'est vous qui payez la casse.
Alors les parts sociales sont elles un bon placement ?
Si vous souhaitez avoir un capital dont la valeur ne varie pas, il est évident que ce placement possède cet atout mais c'est bien le seul à mon sens. Quitte à investir dans sa banque, ces banques mutualistes possèdent des maisons mères cotées qui distribuent 30 à 50% de leurs bénéfices. Certes le capital fluctuera mais au moins le risque sera correctement payé.