Le coût du carburant

Sujet d'actualité que le prix à la pompe car tous les utilisateurs le constatent, le prix du carburant s'envole. Bien entendu cela ne manque pas de faire réagir nos politiques qui se souviennent que les gilets jaunes les ont bien aidés à commencer leur mandat. Chat échaudé craint l'eau froide et les promesses de rétrocession arrivent. Au delà de l'aspect du coût, ce qui est intéressant à savoir c'est comment est fixé le coût du carburant afin de voir on l'on va. Le prix du carburant commence donc par la matière première : le pétrole. Celui-ci est coté en dollars sur les marchés financiers tous les jours de la semaine.

On voit sur les graphiques que le prix de la matière première était autour 115 dollars en 2014, qu'il s'est effondré à 30 dollars en janvier 2016, est remonté sur 80 dollars en 2018 puis s'est de nouveau effondré jusqu'à 20 dollars en 2020 avec le covid et est actuellement à 88 dollars. Rien de scientifique pour comprendre tout ca, ces variations sont le fruit de l'offre et de la demande. Simplement, l'offre et la demande de pétrole ne sont pas juste liées au plein de votre voiture. Le pétrole sert à beaucoup de choses. Il y a bien toutes les formes de transports, avions, bateaux, camions mais aussi la chimie et l'industrie, les fenêtres en pvc, les jouets, les revêtements Tefal, etc.

Donc tous ceux qui pensent que le pétrole va s'arrêter si on roule avec un moteur fabriqué chez SEB et quatre roues se trompent car si les transports sont concernés, il y a plein d'autres produits également qui alimentent la demande en pétrole. D'ailleurs vous avez pu constaté que les prix de cette matière ont donc beaucoup bougé mais à la pompe l'écart ne s'est pas vu de la même manière. Cela tient à un premier facteur qui est la monnaie. Comme indiqué, le pétrole s'achète en dollars et nous sommes en Euros. Plus l'euro est fort contre le dollar, moins cher nous achetons le pétrole. Sauf que, en 2014, avec 1 euros nous avions 1,35 dollar, aujourd'hui avec 1 euro, nous avons 1,13 dollar. Plus l'euro sera faible plus il faudra acheter cher puisqu'on paye en dollars. Il faut ajouter maintenant les coûts de transport, de raffinage et les taxes.

Sur les taxes elles sont clairement identifiées.

- 0,691 euro de TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques)

- 0,138 euro de TVA sur la TICPE

- 0,138 euro de TVA sur le produit

- 0,148 euro de coût de distribution

- 0,541 euro de coût du produit

Soit 96,7 centimes d'euro de taxes par litre (environ 58% du montant total)

Ces prix ne sont que des exemples sur les montants actuels.

Là c'est la fête. TVA, taxe et TVA sur taxe. En France nous sommes tout de même les champions. Une taxe sur la taxe. Côté simplicité, comment dire....Ce qui est bon c'est qu'il faut payer plein de monde pour s'occuper de tout ca. Et après on vient dire que la productivité des salariés est médiocre. Allez on s'éloigne du sujet.

L'addition est tout de même lourde et on comprend pourquoi le gouvernement ne veut pas baisser ces fameuses taxes tellement ca rapporte.

On termine la fameuse addition avec la marge du distributeur et vous avez le total (non ca n'est pas un jeu de mots) du prix à la pompe du carburant.

Schématiquement il y a donc le prix des marchés du pétrole couplé avec la monnaie qui sont fluctuants sur lesquels on ajoute les coûts de raffinage et de transport qui eux sont assez stables. Ajoutez quelques taxes et la marge de votre distributeur. Dans le cas de la grande distribution, ces marges sont extrêmement faibles.

Quand le prix du baril est élevé et l'euro faible par rapport au dollar comme c'est le cas en ce moment, le prix à la pompe devient dont plus élevé. Quand la spéculation retombera et que l'euro se renforcera le prix baissera mécaniquement. C'est à ce moment que vous pourrez compter sur nos politiques de tous bords pour ajouter quelques discrètes taxes qui maintiendront un prix certain à la pompe jusqu'à la flambée suivante.