Ambiance morose

Publié le par Richard GOSSIN

La langue française est fantastique pour tourner et dire poliment ce qu'on pense. Morose est un terme pour décrire la belle ambiance qui règne dans notre pays. Nous aurions pu dire ambiance pourrie, nulle, catastrophique voire merdique. Morose fait le travail sans sombrer dans le pessimisme.

Pour ce qui est des facteurs, c'est simple il faut chercher du coté de la politique et de l'argent. Les deux sont intimement liés en ce moment. La politique n'est pas mon sujet et je constate comme tout le monde que rien ne va dans le bon sens avec toujours le même principe, on fait n'importe quoi d'abord et on en retire ensuite tout ou partie du texte. Le denier exemple de la TVA sur les auto entreprises n'est pas passé inaperçu. Faire et défaire c'est toujours travailler sauf que là c'est à nos frais et au final ca n'avance à rien.

Pour que les gens consomment il faut qu'ils soient heureux. J'ai beau regarder autour de moi, je ne vois que des gens crispés. Pas le droit de ceci, ne pas faire cela, payez et travaillez, sans compter les agressions diverses et variées. Vu d'en bas, la politique du moment n'offre rien de passionnant.

Du côté de l'argent, c'est plus sympa à analyser même si c'est tout aussi problématique. On débute avec la voiture électrique. C'est une invention formidable qui devrait nous permettre à terme de nous passer du pétrole donc ne plus dépendre des vendeurs de pétrole. Les modèles sont encore imparfaits mais les ingénieurs travaillent pour combler les lacunes et d'ici quelques années nous devrions avoir des machines assez abouties même si on sait que la future IA qui va conduire à notre place se fera tout de même prendre en défaut par les radars et personnes qui nous contrôlent pour notre sécurité. Jusque ici le projet est agréable. En réalité, que trouve t'on. Il nous est indiqué qu'il est obligatoire d'avoir un véhicule électrique sinon on nous interdit d'aller à différents endroits appelé ZFE voire dans le centre de Paris où les seuls habitants sont tolérés. On privatise une partie du pays à l'année. La liberté d'aller et venir ne s'applique plus partout visiblement et surtout plus à tout le monde. En province, la rébellion s'organise et ce sont les parisiens qui sont visés. Si la province ne peut plus aller à Paris, certains trouvent qu'il est normal que les Parisiens ne viennent pas en province même si mon ami Marc n'est pas d'accord.

Compte tenu de ces conditions obligatoires, les constructeurs auto se sont dits que c'était formidable. Si les gens n'avaient pas le choix, autant vendre ces voitures miracles au double du prix puisqu'ils n'ont pas le choix. On ajoute quelques malus divers et variés au cas ou le véhicule ne serait pas encore assez cher. Au total, la voiture coute plus cher qu'une maison dans certaines régions.

A voir la baisse que Stellantis vient de consentir sur une partie de sa gamme, on comprend qu'ils cherchent à nous prendre pour ce que nous ne voulons pas être.

C'est tout le contraire qui avait été fait chez Dacia quand l'entreprise avait été créé. Vendre des véhicules pas cher avec des faibles marges mais avec un volume de ventes exceptionnel. Regardez le succès de ces voitures et la quantité qu'on en voit sur les routes, vous avez compris la méthode.

Il reste à ajouter qu'on a bien augmenté le prix de l'électricité sur la période alors que les coûts de production des centrales nucléaires n'ont pas vraiment évolué. Ce projet intéressant de voiture électrique se résume donc à j'achète cher en gavant le constructeur avec éventuellement un malus pour une voiture un peu lourde et je paye une fortune en électricité pour la faire rouler. Vraiment ca donne envie de changer.

En prenant le circuit à l'envers, si le coût électrique était sans marge délirante et alignés sur les prix de productions et que les constructeurs avaient proposé un tarif convenable, les ventes de voitures électriques auraient juste explosé et il y aurait beaucoup moins de diesel. Actuellement les gens conservent donc les vieux mazout qui polluent. C'est une question d'argent et aussi de principe. Compte tenu des kilométrages que peuvent faire ces véhicules, le pire est que ca peut durer longtemps. Les relations avec les marchands de pétrole ne vont pas s'arrêter demain.

A vouloir récupérer de l'argent de partout, le circuit se casse et tout se fige.

Nous avons la même chose avec les taxes financières. Il semble qu'il faille investir dans les sociétés en Europe afin de leur apporter des capitaux pour qu'elles se développent et rivalisent avec les sociétés chinoises et Américaines.  En parallèle, on nous annonce que la taxe sur les transactions financières qui est une spécificité française risque d'augmenter. L'investisseur qui mise sur une société française sera taxé alors que s'il met son argent au capital d'une société non française, il ne le sera pas. Ca c'est de la préférence nationale. La conséquence est simple, l'argent va vers l'étranger.

Cette situation de sur taxation est également dénoncé par les grands patrons qui comptent leur argent. S'il y a trop de taxes, ils partent et emmènent l'entreprise avec eux. Cela fait donc des nouveaux chômeurs car on n'emmène pas les salariés.

Je me contente de ces exemples car si j'énumère la quantité d'absurdités ressenties je vais écrire l'équivalent d'un ancien bottin.

Ce qui est formidable c'est que tout le monde a une solution pour faire rentrer de l'argent, il faut taxer les retraités, il faut taxer les riches, il faut taxer les entreprises et bien d'autres. Dans cette situation, tout le monde se sent comme une cible et se renferme en espérant un jour y voir plus clair. En gros, pour ceux qui restent on épargne dès qu'on peut et on attend le retour du soleil pour sortir. Les autres commencent déjà à faire les valises. C'est le retour du vote avec ses pieds.

On voit donc que le mix politique qui patauge avec le ratissage financier à des effets dévastateurs sur l'ambiance.

C'est cette même ambiance qui permet à une équipe de gagner un match quand tout le monde s'entend bien ou qui donner envie de sortir et de consommer. Au lieu de chercher des nouveaux problèmes, on ferait mieux de trouver des personnes qui apportent des solutions.

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