Carte Bleue sur pattes

C'est le début de la nouvelle année et j'en profite pour vous présenter mes meilleurs vœux. Ce premier article de l'année débute par une expression qui m'avait été transmise par un ami il y a quelques années. Il évoquait des vacances dans quelques coins touristiques où les estivants étaient considérés comme des CB sur pattes. En d'autres termes, tais toi et paye.

Cette situation liée initialement au tourisme semble se généraliser. Bien sur nous avons vécu une crise qui a conduit à augmenter le prix de l'énergie. Cette inflation s'est propagée logiquement sur une partie de l'économie. L'histoire aurait pu s'arrêter la cependant quelques uns ont vu une opportunité d'augmenter leurs prix comme jamais. L'état assure sa part en démultipliant les taxes et amendes. Ces dernières sont d'ailleurs bien relayées dans la presse internet qui se compose régulièrement de différentes menaces financières. Gare à la future amende si vous ne faites pas votre compost, voici la liste des paiements si vous roulez trop vite…Chaque jour on étale une liste des misères potentielles qui vont arriver. La liste est sans fin et quand une sanction pécunière n'existe pas encore, nombre de pseudo journalistes ou d'articles écrit directement par IA se chargent de les inventer comme si Bercy n'avait déjà pas assez d'idées. Il y a une oppression financière permanente qui touche au pouvoir d'achat. Il faut payer, payer, payer. Encore et toujours. 

L'absurde devient réalité et le fossé se creuse naturellement de plus en plus entre ceux qui peuvent payer et les autres qui sont prisonniers de décisions arbitraires les concernant. Car en face des ces augmentations, que trouve t'on ? Des futurs retraités pauvres qui toucheront de moins en moins avec ces réformes ou des chômeurs de moins en moins indemnisés bien qu'ils aient beaucoup cotisés et des salaires qui stagnent dans certaines activités. Moins de ressources et plus de dépenses. Quand l'énergie augmente de 15%; les courses de 15% et les mutuelles autant alors que le salaires augmente de 5%, il en reste moins pour le plaisir.

Cette nouvelle équation donne véritablement l'image de la CB sur patte avec en fond va travailler et paye. Sur l'échelle individuelle, chacun tire son épingle du mieux qu'il peut. Certains sont bien lotis avec des salaires importants et peuvent absorber les hausses de tout ce qui augmente. D'autres commencent à tirer la langue devant une forme d'indifférence car la tendance demeure à l'individualisme. L'ennui est que certains ont déjà rayé la case loisir depuis longtemps. Il y a déjà des personnes qui n'ont plus rien à perdre. Plus assez pour manger et se chauffer décemment.

L'argent commence à privatiser les biens communs. En créant des taxes sur l'eau par exemple, on en donne à ceux qui peuvent payer et on la supprime pour les autres. Est-ce normal dans une société développée ? 

Ce qui est certain c'est que ce comportement n'est pas vertueux pour notre manière de vivre. Fabriquer des pauvres et des exclus en opprimant ceux qui payent ne fait décidément pas rêver pour un début d'année. C'est le moment ou jamais de bien gérer son argent en attendant que les gestionnaires du pays redressent la barre.