Le salon des taxes et des impôts
Il n'a rien d'officiel mais c'est à se demander s'il ne va pas voir le jour. Le nouveau premier ministre vient de découvrir avec effroi que nous sommes endettés lourdement et qu'il faut rapidement redresser la barre avec le budget 2025. Comme si nous ne payons pas assez d'impôts en France, il faut de nouveau trouver de l'argent frais pour que les budgets de l'Elysée, du sénat et de l'assemblée nationale puissent augmenter. Ah non, ils ont déjà changé d'avis. Il faut croire que les réseaux sociaux sont sous bonne garde pour avoir un revirement de situation si rapide.
C'est d'ailleurs amusant de constater que chacun souhaite une part du gâteau pour ses dépenses. A peine ministre, le nouveau ministre de la justice souhaite déjà une hausse de son budget à la justice pour pouvoir dépenser plus. Il est vrai qu'avec ces gens qui roulent vite sur le périph parisien il va falloir construire de nouvelles prisons pour les calmer. Du coté territorial, Jean François Coppé plaide pour un retour de la taxe d'habitation pour les collectivités puissent continuer à créer des emplois qui ne servent à rien et refaire des routes en bon état. Les armées veulent plus au regard du contexte. Quand aux handicapés, le premier ministre était à peine nommé qu'ils se demandaient si on pensait à eux. Ce matin c'est au tour de la ministre de la transition écologique de s'exprimer pour brasser du vent et réclamer de l'argent.
L'avantage que nous avons repose sur le fait que le pays est dirigé par des énarques. Cette école doit posséder un seul module d'enseignement nommé : création de nouvelles taxes et impôts. Grace à cet enseignement, chaque problématique trouve une solution. Un nouveau prélèvement et hop on peut dépenser. Car une dépense sert toujours. Ca arrose des gens qui ne demandent qu'à recevoir de l'argent. Arrêter de payer et vous allez voir, tout le monde sort du bois pour protester, syndicats, fonctionnaires, associations et divers autres. Ca en fait du monde qui vit sur nos impôts. Comme des appelants réclament leur du ou des augmentations, il faut toujours trouver plus.
Alors chacun y va de son idée du sommet de l'état jusqu'au simple citoyen. C'est le salon qui ouvre ses portes avec un florilège d'idée. Les retraités coutent trop cher et ils ne vont pas trop casser de vitrine. C'est une cible idéale sauf qu'ils votent. La sécurité sociale. Il suffit de supprimer des médecins et des hôpitaux. Plus de prescriptions donc plus de dépenses. Les voitures ensuite. Le prix des voitures a déjà explosé. Il faut continuer. Du côté gauche de la France, pas de surprises, les riches doivent payer. Et puis les entreprises. Ces voyous de capitalistes qui gagnent tous un maximum doivent payer plus.
Du coté des propositions nouvelles, on aurait pu imaginer une taxe sur l'air et la respiration. Plus importante chez les riches bien sur car les riches respirent plus que les pauvres. Ils font du sport et consomment plus d'air. Ils doivent donc naturellement payer plus.
Chacun possède sa petite idée du moment qu'elle ne touche pas à son pain. Dans cette situation il faut bien sur payer mais pas avec son argent. Celui des autres est plus efficace. Comme chacun tire la couette et que personne ne veut refaire le lit correctement ca risque d'être compliqué.
Pas besoin de faire de grandes écoles pour comprendre que quand les gens ont du mal à se chauffer, à se soigner ou à manger et qu'on souhaite les faire payer plus, nous sommes loin du standard que nous souhaitons véhiculer. Les nouvelles taxes et impôts ne feront qu'empirer le problème. Le président actuel souhaitait une start up nation, Spotify a bien trouvé la définition actuelle, la France est devenue la tax up nation.
Alors quelle conclusion tirer de ce salon virtuel ? Chacun y va de son couplet et tous les couplets sont repris en cœur par quelques journalistes et des IA qui envoient des soit disant articles à plein régime avec des titres toujours racoleurs. En réalité, tant que ca n'est pas voté en dur, toutes ces idées ne restent que des idées. C'est la magie de la communication qui consiste à faire du vent et à le propager.
Comme on parle de budget, il faut également noter que les promesses n'engagent que ceux qui y croit. Il est si simple sur le papier de faire un beau budget pour ne pas le respecter. L'exemple de cette année est criant. Le budget initial n'était pas si mauvais mais si personne ne respecte les dépenses, c'est trop d'argent qui est dépensé et il faut trouver plus ensuite pour payer. En clair, on fait un budget mais si on veut dépenser plus on fait ce qu'on veut. En plus c'est pas notre argent, c'est celui de vos impôts. Ce phénomène prend fin quand les créanciers ne veulent plus prêter à des tarifs convenables et que ceux qui payent les impôts ne les payent plus.
Une certitude pour ceux qui acceptent de payer, c'est que les taxes et impôts qui sont votés ne sont pas prêt de disparaitre. Le CRDS qui devait s'arrêter en est l'exemple criant.