C'est trop cher
J'avais évoqué ce qu'était l'inflation sur un post dédié. La guerre en Ukraine a fait flamber les prix de l'énergie ainsi que sur quelques produits dont l'acier qui est beaucoup fabriqué là-bas. Nous n'avons pas le choix, ça se décide sans nous donc il faut faire avec. C'est ici que ceux qui gèrent bien leur argent ont les moyens de s'offrir un produit de luxe comme l'essence pour partir en Week end ou en vacances.
En revanche, certains ont discrètement haussé les prix sur des produits dont on peut douter du lien avec la guerre qui se déroule. Les produits de saison n'échappent à personne et j'ai pu noter que dans ma belle région, le kilo de merguez était à 9,90 en mars, s'affichait tout l'été à 12,90 et vient de repasser à 5,90 cette semaine. Comme les moutons et les bœufs qui servent à les fabriquer ne viennent pas tous de l'est, on peut légitimement douter que ce prix soit le reflet d'une simple inflation. Par ailleurs, tous les distributeurs affichent le même prix l'été. Pas un à 11,90 et un autre à 14, non tous au même prix. Il faut croire qu'ils achètent tous au même endroit avec un prix public. Dans le cas présent on parle de 30% de hausse. Pour ce type de situation, il faut dire les choses : c'est trop cher.
Donc on n'achète pas sinon le budget courses explose. Bien sûr, ça fait suer de faire le barbecue sans. Mais il y a d'autres choses à faire griller ou alors il faut taper dans les stocks constitués quand c'était au bon prix. Quand c'est trop cher il faut faire autrement.
Au même rayon, vous avez pu noter la disparition de la moutarde dont la pénurie a été bien préparée par le Canada qui a abandonné rapidement cette culture. L'offre et la demande sont toujours les variables des prix. Le canada qui était le plus gros producteur a divisé sa production par deux. Ils produisaient 250000 tonnes de graine de moutarde en 2016 et 121600 en 2017. Bien sur la guerre est venue s'ajouter et le déséquilibre entre offre et demande s'est amplifié jusqu'à la pénurie. On peut alors se poser la question de notre production nationale. A l'échelle de la France, les producteurs ne sont pas intéressés pour en produire car ça ne rapporte pas assez. Les pesticides sont interdits et cette culture est sensible aux insectes. D'autres cultures sont subventionnés et rapportent plus. Ce qui est certain, c'est que la production a chuté drastiquement et il n'y a plus assez de matière première pour produire. Cela créé un déséquilibre entre ce qui est proposé à la vente et ce que les gens veulent.
Le prix va donc monter. Si le prix monte, il y a des chances que cette culture soit de nouveau rentable pour certains. On produira de nouveau plus mais plus au même prix. Pour une catégorie de consommateur, dans tous les cas, ce produit devient trop cher car si tout augmente de la sorte, comme c'est également le cas avec l'inflation, c'est tout le budget qui dévient déficitaire et le compte banque qui passe à découvert. Il faut donc faire autrement.
Dans cette logique on peut se demander si on peut se passer de tout. Non bien sûr. Simplement quand certains vendeurs font beaucoup de gras sur la marge ils vont rapidement être décidés à baisser cette dernière si les ventes ne sont pas au rendez-vous. C'est déjà le cas dans certains rayons ou la grande distribution a noté une baisse du chiffre d'affaire. C'est aussi le cas de mon exemple ou après avoir fait de belles marges cet été, le produit n'est plus de saison et il faut tout de même en vendre et faire des prix bas pour attirer les clients.
Il va leur falloir ajuster les prix s'ils veulent que les clients reviennent et ne disent pas c'est trop cher. Coté consommateur, il va falloir être mobile et se constituer des stocks dans la limite du possible. Ces mini stocks peuvent éviter une pénurie sur quelques mois et attendre que les prix reviennent à la normale comme pour ces merguez.